— Qu'est-ce que c'est ?

/L'Intercompréhension/

 

  

  

 

 

L’intercompréhension entre langues apparentées est une méthode de communication entre locuteurs de langues différentes à la fois très ancienne – elle a de tout temps été pratiquée naturellement – et très novatrice – en ce sens qu’elle propose un apprentissage très différent des méthodes usuelles.

L’intercompréhension n’est ni une traduction (exercice qui suppose une transposition exacte et complète du texte et de ses nuances), ni un apprentissage d’une langue au sens académique du terme : elle cherche à donner les moyens – et la confiance – pour entrer dans une langue a priori inconnue et à en saisir le sens général de manière approximative.

Par la pratique, cette approximation se resserre et l’on s’approche de mieux en mieux du sens du texte et de ses nuances. En ce sens, elle trouvera sa place dans l’enseignement comme un préalable, ou un accompagnement, à l’étude plus classique et plus rigoureuse de telle ou telle autre langue.

 

• La méthode

• Ethique

La méthode


L’intercompréhension consiste à dissocier, pour l’apprentissage d’une langue, deux compétences linguistiques distinctes : celle de la compréhension (lire, écouter) de celle de la production (parler, écrire).

La compétence de compréhension est privilégiée et enseignée ; ainsi, l’intercompréhension consiste à apprendre à lire ou écouter d’autres langues et le plus souvent, simultanément plusieurs langues apparentées, puisqu’elles présentent entre elles des ressemblances (lexicales, syntaxiques, culturelles…) qui s’éclaireront mutuellement, permettant à l’apprenant d’acquérir une sorte de « compétence globale » d’approche de ces langues.

L’expérience montre qu’il va ainsi rapidement lever les inhibitions qui bloquent son accès aux langues, pour désirer en fin de compte récupérer la compétence de production initialement écartée de l’apprentissage : il en viendra à vouloir parler telle langue, plutôt que de devoir la parler, et dans cette différence d’approche fondamentale réside une grande partie du succès.

 

 La méthode va proposer à l’apprenant des textes en plusieurs langues qui lui sont pas ou peu connues, mais qui sont apparentées à la sienne, pour chercher à s’approcher au mieux de leur sens, d’une part grâce à la transparence entre sa langue (et celles qu’il pratique) et la langue cible, d’autre part grâce au contexte (et à son expérience de vie et à sa culture au sens large).

A travers des textes de plus en plus longs et complexes, l’apprenant progressera dans sa capacité d’induction du sens, construisant ainsi des stratégies d’approche et de compréhension de plus en plus fines et efficaces.

Cette méthode est rapide (quelques dizaines d’heures suffisent à l’acquérir) et transposable : la capacité d’approximation, une fois acquise sur des langues proches de la sienne, pourra éventuellement s’étendre à une méthodologie plus large, donnant accès – même partiel – à des familles de langues plus éloignées.

 

Ethique


L’intercompréhension repose sur une éthique de la communication, intéressante à un double titre.

Quand chacun garde sa langue en communiquant avec les autres, il s’établit entre les interlocuteurs une écoute mutuelle : sur le plan linguistique évidemment, mais aussi, dans un sens plus large, par une attitude de respect réciproque des points de vue. Aucun des deux interlocuteurs n’aliène ses capacités d’expression en devant se couler avec plus ou moins d’aisance dans la langue de l’autre, ni d’ailleurs en devant recourir à une langue tierce.

Et c’est là un second aspect de l’éthique de l’intercompréhension : elle n’oblige pas à chercher la communication via une langue globale – étrangère aux locuteurs – qui, par son utilisation même, implique de reléguer la langue de chacun à la dimension d’une langue périphérique, locale.

L’intercompréhension met en action le multilinguisme et lui donne toute son efficacité, et sa noblesse, en instaurant une égalité entre les langues et les locuteurs.

 

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